Huit restaurants contrôlés

Rouen. Un mur de graisse géant dans les égouts : huit restaurants contrôlés, rue du Gros-Horloge

76actu ; par Mathieu Normand Publié le 30 Mar 22 à 18:56

Après la formation d'un bouchon de graisse géant dans les égouts de la rue du Gros-Horloge, des opérations de contrôles ont été menées par la ville le 24 mars 2022. Détails.

Les recherches se poursuivent pour établir des responsabilités après la formation d’un mur de graisse géant dans les égouts de la rue du Gros-Horloge à Rouen. (©FM / 76 actu)Informations[*]

C’était du jamais vu : un mur de graisse de 40 mètres de long et jusqu’à 1,40 mètres de haut a bouché les égouts de la rue du Gros-Horloge à Rouen (Seine-Maritime), mercredi 9 mars 2022. Cet incident, révélé par nos confrères de Paris-Normandie, a conduit à une importante intervention des services de la Métropole le jour-même, puis à des opérations de contrôles menées par les service d’hygiène de la Ville et la Métropole jeudi 24 mars.

« Ces opérations visaient à vérifier les installations, rappeler les bonnes pratiques et repérer les anomalies en termes d’hygiène et de sécurité », précise Amèle Mansouri, adjointe en charge de l’hygiène et de la salubrité, qui a participé aux contrôles. Elles ont eu lieu dans huit restaurants de manière concomitante. Aucune responsabilité n’est encore arrêtée dans l’attente d’éléments complémentaires pour finaliser le rapport, mais un faisceau d’indices pourraient en attribuer une bonne part au restaurant McDonalds.

« Des installations d’origine non conformes »

Ces contrôles se sont intéressés à la manière de gérer et traiter les huiles usagées et les graisses alimentaires. Pour sept des restaurants contrôlés, « nous avons pu relever des anomalies de droit commun qui seront gérées avec le service d’hygiène et salubrité de la Ville », indique Amèle Mansouri. S’agissant du McDonalds, dont le réseau interne s’avérait obstrué par la graisse, « on constate qu’il y a des installations d’origine non conformes aux normes en vigueur », indique l’adjointe.

Un regard de visite permettant de récolter les eaux grasses a été découvert. En retirant la dalle, il a été constaté qu’il était utilisé comme caisson de graisse. « On y a découvert des déchets alimentaires », indique l’adjointe.  Il s’est de plus avéré largement sous dimensionné par rapport à l’activité de restauration de l’établissement. L’élue évoque en effet « une contenance extrêmement limitée, d’environ 50 litres, alors que le McDonalds fait pas moins de 600 couverts par jours, sans compter les 300 en livraison ». Un dispositif qui n’est « pas adapté et pas conforme », souligne-t-elle. 

Une autre problématique concerne la gestion des huiles usagées. Elles se trouvaient entreposées dans un local technique dans des fûts de 200 litres destinés aux huiles et aux résidus alimentaires . « Ces fûts ne sont pas conformes. Il y avait une absence d’étiquetage et de cerclage. On est encore en attente des éléments complémentaires pour tracer et rendre visible le process de collecte de ces huiles. »  À cela s’ajoute « la présence d’éléments graisseux au sol » avec un accès au siphon.

« Les comportements doivent évoluer »

Coopérant avec la ville, la direction du McDonalds s’est pour le moment montrée « extrêmement réactive » pour fournir les pièces et les renseignements nécessaires à la Ville.  L’établissement a indiqué avoir effectué des démarches pour mettre en conformité tout ce qui ne l’est pas. La demande aurait été effectuée il y a deux mois et serait due à des obligations liées à l’extension de l’espace d’accueil, et non aux anomalies relevées lors des contrôles, d’après l’élue.

« McDonalds n’a pas reconnu être responsable de ce mur de graisse qui a endommagé les réseaux d’assainissement au niveau de la rue Jeanne-d’Arc », précise-t-elle par ailleurs. Sollicitée, l’enseigne n’a pas encore répondu à la rédaction. Une fois les conclusions rendues, l’exécutif de la Métropole, en charge de la gestion des réseaux, devra décider des suites en réparations à donner. L’opération de débouchage aurait coûté une somme avoisinant les 15 000 €.

Amèle Mansouri assure vouloir « éradiquer les anciennes pratiques » et faire comprendre que « la sécurité, la santé, la préservation de l’environnement, du patrimoine et des ouvrages publics relèvent d’une responsabilité collective ». « Nous n’aurons aucune tolérance à ce stade. Nous serons extrêmement rigoureux et les comportements doivent évoluer. »