Les végétaliens sont-ils menacés de carences ?⚓
Question⚓
Les végétaliens sont-ils menacés de carences ?
☐ Vrai ☐ Faux ☐ Discutable
Solution⚓
☑ Vrai ☐ Faux ☐ Discutable
Le végétalisme est dangereux pour la santé. Ses adeptes hypothèquent gravement leur capital santé et, plus grave encore, celui de leurs enfants. Leur alimentation ne peut pas satisfaire leurs besoins en calcium, en fer et en vitamine B12 et difficilement ceux en protéines. Tous les végétaliens doivent impérativement recevoir une complémentation en vitamine B12.
Les végétaliens (comme les véganes) refusent de se nourrir avec des produits d'origine animale : viandes, produits laitiers, œufs et même parfois le miel. Ils doivent se tourner vers les seuls produits végétaux pour satisfaire leurs besoins quantitatifs et qualitatifs en nutriments.
Le végétalisme pose un grave problème de santé publique, même si le nombre de ses adeptes n'est pas important. Les végétaliens mettent leur santé en danger, ainsi que celle de leurs enfants. Le drame est que ces effets ne sont pas immédiatement visibles et que ce n'est qu'après de nombreuses années que leur corps payera le tribut d'une alimentation déséquilibrée. Ils peuvent arriver à satisfaire leurs besoins en protéines en associant intelligemment diverses sources de protéines végétales. Il leur est beaucoup plus difficile de couvrir tous leurs besoins en vitamines et minéraux.
Les végétaux contiennent moins de protéines que les produits d'origine animale ; leur composition en acides aminés est loin d'être optimale (les grains de céréales manquent de lysine et les graines de protéagineux de méthionine et de cystéine). Le pois, les lentilles et les haricots blancs font un peu exception. Il est néanmoins possible d'obtenir un équilibre à peu près satisfaisant dans la composition en acides aminés de ses repas en réunissant les grains et les graines dans la même assiette. L'ANSES le rappelle, « une association entre le riz et le soja permet d'équilibrer l'apport en lysine, faible dans le riz, mais élevé dans le soja, et l'apport des acides aminés soufrés, faible dans le soja, mais élevé dans le riz ». C'est ce que nos ancêtres avaient empiriquement deviné en procédant à des mélanges harmonieux : le Mexique est la civilisation du maïs et du haricot, l'Afrique du Nord celle du couscous (semoule de blé dur) et du pois chiche, l'Asie du Sud-Est celle du riz et du soja, l'Afrique subsaharienne celle du mil et du niébé. Mais ils savaient aussi, quand ils en avaient les moyens, compléter cette alimentation de base avec des œufs, du lait, du poisson et de la viande. Les plus pauvres n'étaient pas à l'abri de graves déficiences.
Pour couvrir les besoins en vitamine B12 , la seule solution est de faire appel à des compléments alimentaires (par exemple des extraits de microalgues) ou à des aliments enrichis, ce qui est pour le moins paradoxal pour des adeptes d'une alimentation naturelle. La Société végane le reconnaît : « Tous les véganes doivent recevoir une complémentation en vitamine B12, quels que soient leur âge et leur sexe ; c'est plus particulièrement important pour les enfants, qui sont plus fragiles, et pour les véganes enceintes ou allaitantes ; les adultes doivent également assurer des apports adéquats. »
Les risques de carences en calcium (dont la principale source est les produits laitiers) et en fer (dont la principale source est les produits carnés) sont également très élevés, sinon inéluctables. Contrairement aux végétariens, les végétaliens n'ont pas accès au calcium du lait et au fer des produits de la mer. Ce n'est pas celui des épinards qui satisfera leur besoin.
Complément : En savoir plus
« Omnivore, végétarien, végétalien ? », Léon Guéguen, Sciences… et pseudosciences, n° 283, octobre 2008.
Source
Tout savoir sur notre alimentation : démêler de vrai du faux ; Pierre FEILLET ; EDP Sciences ; 2018