Un « mur de graisse »⚓
Un « mur de graisse » de 40 mètres de long bouche les égouts rue du Gros-Horloge à Rouen !
Paris-Normandie ; mis en ligne le 9/03/2022 à 14:41
C’est un bouchon « historique » de l’avis des services de la Métropole de Rouen : sur 40 mètres de long et 1,40 m de haut, de la graisse rejetée pendant des mois a créé un mur bloquant les canalisations. Les opérations ont été menées mercredi 9 mars pour en venir à bout. Explications.
Un parfum d’excréments à l’heure du déjeuner : voici de quoi mettre en appétit. Mercredi 9 mars 2022, des opérations de débouchage d’égout ont été menées rue du Gros-Horloge à Rouen pour venir à bout d’un mur de graisse aux proportions inédites : 40 mètres de long et jusqu’à 1,40 mètre de haut (les canalisations font 1,60 m). Une belle bête !
« On a jamais vu ça »
« Clairement, on n’a jamais vu ça », lâche Nicolas Zuili, adjoint au maire de Rouen en charge de la rive droite. « Quand vous vous attaquez à un tel bouchon vous libérez tout ce qui est pris dedans », rappelle l’élu concernant les inévitables odeurs. « C’est la première fois que l’on tombe sur un tel mur, confirme sur place Pascal-Pinard, responsable d’exploitation des réseaux d’assainissement à la Métropole Rouen Normandie. Ça ne peut pas venir des particuliers, il s’agit obligatoirement d’un professionnel qui a jeté illégalement ses graisses pendant au moins plusieurs mois, commente-t-il. On est tombé dessus hier [mardi 8 mars 2022] à la surprise générale dans le cadre d’une reconnaissance de réseaux », en vue de futurs travaux. « À la surprise générale » car il y a deux ans ces canalisations ont été inspectées, « et c’était nickel ».
Dans les égouts, on garde le sourire
La Métropole a, dès lors, dépêché son prestataire pour lui prêter main-forte. « Ils ont commencé hier et ont repris aujourd’hui », mercredi 9 mars. Ce mercredi midi, les grands moyens étaient sortis. Les têtes perçantes placées au bout de lances ne suffisent pas. Place aux têtes vibrantes : « En même temps qu’elles tournent, elles envoient des jets d’eau, le but étant d’émietter le bouchon pour l’affaiblir. C’est difficile car le bouchon est très collant, très massif », poursuit Pascal Pinard. Après avoir réussi à percer une petite ouverture, les équipes, passant une tête par la bouche d’égout pour faire leur rapport, se montrent confiantes. « On pète trois – quatre blocs et c’est bon ! » À la pelle, à la pioche ou à la barre à mine – et entre deux éclats de rire ! – les voici sur le point d’en venir à bout. « Premiers arrivés, premiers servis », sourient les collègues restés à la surface quand on leur demande comment sont choisies les équipes descendant dans les canalisations. « Oui, c’est pour ça qu’en venant je les ai laissés me dépasser sur la route ! », plaisante un chanceux observant les opérations d’en haut.
« On trouvera le professionnel qui est responsable »
Peu avant 13 h, l’opération était officiellement réussie. Il restait tout de même à récurer les parois pour s’assurer que rien ne viendra de nouveau s’agglomérer autour de paquets de graisse récalcitrants.
Le problème réglé, une enquête va pouvoir être menée. « Nous trouverons qui est responsable », prévient Pascal Pinard.